Partage poétique
- Le 3 Aug 2019
- Par Patricia
Organisée comme chaque année le premier samedi du mois d'Août, la manifestation originale annuelle d'Oser A.U.Z.E.R.S a été en 2019 un Partage poétique. En réponse à l'attente de plusieurs auzérois, il a eu lieu à la chapelle du Mas. Ce choix correspond aussi à l’un des objectifs de l’association Oser Auzers, qui est de valoriser le patrimoine de la commune.La chapelle du Mas est à Vieillefont, hameau de la commune d’Auzers situé à près d’un kilomètre de l’église Saint-Pierre, au centre du bourg. Tout d’abord sanctuaire primitif du 12ème siècle puis joyau de la fin du 19ème, elle a été rénovée en 2003 par l’association Les Amis de la Chapelle réunissant 150 donateurs locaux.
Jean-Louis CLARAC
Membre du comité de rédaction de Encres Vives et également de l’association internationale La Porte des Poètes, il vit à Aurillac. Il y a fondé en 2006, avec le poète chilien Luis Del Rio, les Moments Poétiques, qui ont lieu chaque année, afin d’amener la cité à vivre en poésie . En 2019 il a reçu le 100ème poète! Et tous les ans, il contribue au Printemps des poètes.
Ses recueils nous enchantent, surtout lorsque ses textes décrivent le piqué du milan dans un poème de Dans les traces :
" Imagine-t-on
Le poids du temps
Surgir
Quand l'oiseau fond
Sur la proie.
S'écoule l'infini
Dans la blessure invisible
Dont on devine la précision
Dans les restes amoncelés ».
Et un des textes de ce même recueil nous livre sa définition du poème :
« Traque tranquille
Du sens
Sans fébrilité
Aucune ».
Paul-Henry VINCENT
Poète et écrivain, il a publié roman, recueils de nouvelles et livres de poésie. Il vit dans un village du Puy-de- Dôme et fait des interventions dans les milieux scolaires. Régulièrement, il anime des moments de culture, poésie et littérature, par exemple au café-lecture Les Augustes de Clermont-Ferrand où il invite de nombreux auteurs.
Et voici comment Jean-Louis Clarac le présente : « Paul-Henry Vincent est un friand des mots et ses livres sont l'exemple de ce qu'il lui est possible de dire, de faire, de suggérer au fur et à mesure de l'écriture. Il joue avec le langage, il s'amuse, se joue des mots sans perdre un instant le sens, par exemple dans Ecoute le silence du monde :
« Enfant remis à l'eau / Rendu à la mer / Revenu à son bord de mer / Retourné à l'eau mère / Réintégré en son domaine marin / Enfant marin de retour en son foyer originel ».
Dans Jour Féminin, le poète délivre la quintessence de sa poésie : « Prélever le pur jus du sens » qui fait écho à « Pur jus de saveur » dans Mot à Mots ».
Odile FIX
Cette plasticienne et poétesse, membre de l’association Les Passerelles, vit dans le Cantal. Elle dessine, peint, expose, publie des livrets poétiques, écrit des recueils de poèmes. Elle vient d'éditer frau(x), une anthologie d'une trentaine d'auteurs, aux éditions du Frau. Elle s’est aussi engagée dans la rédaction de ce qu’elle appelle « journal d’écrire ou écriture quotidienne, à l’aube et au crépuscule ».
Dans un de ses poèmes, elle se désigne elle-même ainsi: « Tu es, pierre d’incertitude, agrégat d’un balancement de l’air ».
Elle donne dans un texte du Journal d’écrire sa définition du poème : « Derrière entendre / on guette deux mots / reliés dans l’écoute: une terre de nuages / racines avalées / On ne sait rien / Peut-être qu’on cherche / une bordure friable / pour se retenir et tomber aussi / C’est en perdant pied que d’autres mots / s’articulent dans l’appel d’air du vide / Couverts de leurs vêtements de brume / on aperçoit ce qu’ils disent / Cela dessine des sentiers incertains / On tente de lire ce qui s’écrit devant les pas / le caillou dans lequel on bute est le poème »